Saint Vincent de Paul, c'est fini pour moi

Publié le par Elisa

De nombreuses étapes sont en train d'être franchies depuis moins d'un mois dans ma foi.  Tout est chamboulé. Je n'ai pas le recul suffisant pour en avoir les idées claires, sauf pour une décision prise vendredi mais que je sentais venir depuis un moment. Après deux ans de bons et loyaux services (comme on dit), j'ai tiré ma révérence dans la conférence Saint Vincent de Paul dans laquelle je travaillais les vendredis matins. Je ne vais pas m'étendre sur les raisons à court terme qui ont motivé ce choix. Disons juste que les responsables, de 50 ans mes aînés, cadenassent leur business, noyant tout élan de créativité.

« Je voudrais enserrer le monde entier dans un réseau de charité »
Frédéric Ozanam, Fondateur de la Société SVP en 1833

Ce départ ne m'amène absolument pas à remettre en question le travail fabuleux et indispensable réalisé au sein de la Société Saint Vincent par des bénévoles qui donnent plus que de leur temps pour accueillir et aider les démunis. Simplement, cette rupture marque une étape dans ma foi. J'avais rejoint Saint Vincent de Paul quasi en même temps que l'Eglise. J'ai longtemps pensé qu'être dans l'Eglise impliquait forcément un engagement social. J'avais tendance à réduire l'Evangile à Mt25, lorsque Jésus dit: "Ce que vous faites au plus petit d'entre vous, c'est à moi que vous le faites." Aussi criticable qu'est cette position, je n'en ai pas honte: le social a été ma porte d'entrée dans l'Eglise.

Depuis un an, j'ai découvert la prière, la relation personnelle à Jésus, l'intensité du silence. L'intimité avec le Christ, ça vous change une vie. J'ai progressivement pris conscience que le social était second (j'ai pas dit secondaire) dans la foi: des pauvres vous en aurez toujours avec vous, nous avait prévenu Jésus. Ce n'est pas du fatalisme, ni même de l'indifférence face à la misère toujours grandissante. C'est une découverte plus personnelle du Seigneur au coeur de MA vie qui m'amène non pas à renoncer à le voir dans le pauvre, mais plutôt à accepter de le voir avant tout en moi: Il veut naître en moi. C'est un renversement radical de la perspective dont je ne mesure pas encore toutes les conséquences.

Finalement, l'incompréhension intergénérationnelle qui a motivé mon départ de Saint Vincent de Paul n'a été que le moyen qui m'a aidée à acter l'évolution prise par ma foi depuis plusieurs mois. Le social a été une béquille qui a accompagné mes premiers pas dans l'Eglise. Aujourd'hui, je lâche la béquille. C'est une sensation très étrange de liberté et d'inconnu, comme apprendre à marcher. Mais je ne vais pas rester les bras croisés: dans l'Eglise, quand vous dites que vous êtes disponible, vous ne le restez pas longtemps... C'est en paroisse que je vais désormais m'engager...

Publié dans Chemin de conversion

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